.. _tuning: Partie 21 : Paramétrer PostgreSQL pour le spatial ================================================= PostgreSQL est une base de données très versatile, capable de tourner dans des environnements ayant des ressources très limitées et partageant ces ressources avec un grand nombre d'autres applications. Afin d'assurer qu'elle tournera convenablement dans ces environnements, la configuration par défaut est très peu consommatrice de ressources mais terriblement inadaptée pour des bases de données hautes-performances en production. Ajoutez à cela le fait que les bases de données spatiales ont différents types d'utilisation, et que les données sont généralement plus grandes que les autres types de données, vous en arriverez à la conclusion que les paramètres par défaut ne sont pas appropriés pour notre utilisation. Tous ces paramètres de configuration peuvent être édités dans le fichier de configuration de la base de données : :file:`C:\\Documents and Settings\\%USER\\.opengeo\\pgdata\\%USER`. Le contenu du fichier est du texte et il peut donc être ouvert avec l'outil d'édition de fichiers de votre choix (Notepad par exemple). Les modifications apportées à ce fichier ne seront effectives que lors du redémarrage du serveur. .. image:: ./tuning/conf01.png Une façon simple d'éditer ce fichier de configuration est d'utiliser l'outil nommé : "Backend Configuration Editor". Depuis pgAdmin, allez dans *File > Open postgresql.conf...*. Il vous sera demandé le chemin du fichier, naviguez dans votre arborescence jusqu'au fichier :file:`C:\\Documents and Settings\\%USER\\.opengeo\\pgdata\\%USER`. .. image:: ./tuning/conf02.png .. image:: ./tuning/conf03.png Cette partie décrit certains des paramètres de configuration qui doivent être modifiés pour la mise ne place d'une base de données spatiale en production. Pour chaque partie, trouvez le bon paramètre dans la liste et double cliquez dessus pour l'éditer. Changez le champ *Value* par la valeur que nous recommandons, assurez-vous que le champ est bien activé puis cliquez sur **OK**. .. note:: Ces valeurs sont seulement celles que nous recommandons, chaque environnement diffèrera et tester les différents paramétrages est toujours nécessaire pour s'assurer d'utiliser la configuration optimale. Mais dans cette partie nous vous fournissons un bon point de départ. shared_buffers -------------- Alloue la quantité de mémoire que le serveur de bases de données utilise pour ses segments de mémoires partagées. Cela est partagé par tous les processus serveur, comme son nom l'indique. La valeur par défaut est affligeante et inadaptée pour une base de données en production. *Valeur par défaut* : typiquement 32MB *Valeur recommandée* : 75% de la mémoire de la base de données (500MB) .. image:: ./tuning/conf04.png work_mem -------- Définit la quantité de mémoire que les opération internes d'ordonnancement et les tables de hachages peuvent consommer avec le serveur sur le disque. Cette valeur définit la mémoire disponible pour chaque opération complexe, les requêtes complexes peuvent avoir plusieurs ordres ou opération de hachage tournant en parallèle, et chaque client connecté peut exécuter une requête. Vous devez donc considérer combien de connexions et quelle complexité est attendue dans les requêtes avant d'augmenter cette valeur. Le bénéfice acquis par l'augmentation de cette valeur est que la plupart des opération de classification, dont les clause ORDER BY et DISTINCT, les jointures, les agrégation basées sur les hachages et l'exécution de requête imbriquées, pourront être réalisées sans avoir à passer par un stockage sur disque. *Valeur par défaut* : 1MB *Valeur recommandée* : 16MB .. image:: ./tuning/conf05.png maintenance_work_mem -------------------- Définit la quantité de mémoire utilisée pour les opération de maintenance, dont le nettoyage (VACUUM), les index et la création de clefs étrangères. Comme ces opération sont couramment utilisées, la valeur par défaut devrait être acceptable. Ce paramètre peut être augmenté dynamiquement à l'exécution depuis une connexion au serveur avant l'exécution d'un grand nombre d'appels à :command:`CREATE INDEX` ou :command:`VACUUM` comme le montre la commande suivante. .. code-block:: sql SET maintenance_work_mem TO '128MB'; VACUUM ANALYZE; SET maintenance_work_mem TO '16MB'; *Valeur par défaut* : 16MB *Valeur recommandée* : 128MB .. image:: ./tuning/conf06.png wal_buffers ----------- Définit la quantité de mémoire utilisée pour l'écriture des données dans le journal respectant la règle du defer (WAL). Elle indique que les informations pour annuler les effets d'une opération sur un objet doivent être écrites dans le journal en mémoire stable avant que l'objet modifié ne migre sur le disque. Cette règle permet d'assurer l'intégrité des données lors d'une reprise après défaillance. En effet, il suffira de lire le journal pour retrouver l'état de la base lors de son arrêt brutal. La taille de ce tampon nécessite simplement d'être suffisament grand pour stocker les données WAL pour une seule transaction. Alors que la valeur par défaut est généralement suffisante, les données spatiales tendent à être plus larges. Il est donc recommandé d'augmenter la taille spécifiée dans ce paramètre. *Valeur par défaut* : 64kB *Valeur recommandée* : 1MB .. image:: ./tuning/conf07.png checkpoint_segments ------------------- Cette valeur définit le nombre maximum de segments des journaux (typiquement 16MB) qui doit être remplit entre chaque point de reprise WAL. Un point de reprise WAL est une partie d'une séquence de transactions pour lequel on garantit que les fichiers de données ont été mis à jour avec toutes les requêtes précédant ce point. À ce moment-là toutes les pages sont punaisées sur le disque et les points de reprise sont écrits dans le fichier de journal. Cela permet au processus de reprise après défaillance de trouver les derniers points de reprise et applique toute les lignes suivantes pour récupérer l'état des données avant la défaillance. Étant donné que les points de reprise nécessitent un punaisage de toutes le pages ayant été modifiées sur le disque, cela va créer une charge d'entrées/sorties significative. Le même argument que précédemment s'applique ici, les données spatiales sont assez grandes pour contrebalancer l'optimisation de données non spatiales. Augmenter cette valeur limitera le nombre de points de reprise, mais impliquera un redémarrage plus lent en cas de défaillance. *Valeur par défaut* : 3 *Valeur recommandée* : 6 .. image:: ./tuning/conf08.png random_page_cost ---------------- Cette valeur sans unité représente le coût d'accès aléatoire à une page du disque. Cette valeur est relative aux autres paramètres de coût notamment l'accès séquentiel aux pages, et le coût des opérations processeur. Bien qu'il n'y ait pas de valeur magique ici, la valeur par défaut est généralement trop faible. Cette valeur peut être affectée dynamiquement par session en utilisant la commande ``SET random_page_cost TO 2.0``. *Valeur par défaut* : 4.0 *Valeur recommandée* : 2.0 .. image:: ./tuning/conf09.png seq_page_cost ------------- C'est une paramètre qui contrôle le coût des accès séquentiels aux pages. Il n'est généralement pas nécessaire de modifier cette valeur mais la différence entre cette valeur et la valeur ``random_page_cost`` affecte drastiquement le choix fait par le planificateur de requêtes. Cette valeur peut aussi être affectée depuis une session. *Valeur par défaut* : 1.0 *Valeur recommandée* : 1.0 .. image:: ./tuning/conf10.png Recharger la configuration -------------------------- Après avoir réalisé les changements mentionnés dans cette partie sauvez-les puis rechargez la configuration. * Ceci se fait en cliquant avec le bouton droit sur le nom du serveur (``PostgreSQL 8.4 on localhost:54321``) depuis pgAdmin, selectionnez *Disconnect*. * Cliquez sur le bouton *Shutdown* depuis le Dashboard OpenGeo, puis cliquez sur *Start*. * Pour finir reconnectez-vous au serveur depuis pgAdmin (cliquez avec le bouton droit sur le serveur puis sélectionnez *Connect*).